dimanche 29 juillet 2007

L'identité comme question intrasubjective.

Depuis quelques décennies les sociétés modernes semblent piégées par un mythe de l'identité, qui à la fois les isole les unes des autres , conditionne une certaine fermeture des liens sociaux traditionnels au bénéfice d'un renforcement de la centration des énoncés publics sur les liens civiques. Il s'agit là sans doute du résultat paradoxal de la lutte centenaire contre l'internationalisation de la lutte des classes. Il est curieux que dans tous les cas de figure l'on n'aboutisse jamais à autre chose qu'à un renforcement de la figure centrale du chef. La question n'est pas là de discuter de sa dignité, -terme bien plus approprié que celui de sa « compétence »-, ou de sa compassion à l'égard de ceux qu'il représente, mais plutôt de tirer quelque chose du constat de la solidité étonnante des structures archaïques de l'identité, en quelque sorte externalisées dans les jurisprudences, et d'y fonder un discours qui tempère l'examen hâtif des résultats, -idées, problèmes-, de la psychanalyse, de manière à faciliter l'admission de la psychanalyse avec le psychanalyste dans les lieux où la dimension de l'identité se pose de manière trouble, confuse, autant qu'aigüe.


Ce que le psychanalyste promeut, sous cet angle de l'identité, et c'est là ce qui reste oublié derrière ce qui s'entend de ce qui s'ourdit, n'est pas seulement l'examen de ce qui reste ignoré et généralement hors de portée de la constitution de la personnalité dans et avec son symptôme, mais également la reconstruction de ladite personnalité dans le cadre éthique du respect du désir du plaignant.


Ce respect de l'altérité et de la dimension de vérité parlante du symptôme, c'est exactement ce qui distingue les psychanalyses des techniques de réaménagement de l'habitus d'une personne en fonction des modes idéologiques qui l'imprègne.


Et c'est pour autant que les psychanalystes doivent s'échiner à faire entendre leurs voix dans tous les lieux où il est question d'identité, pour ne pas contribuer à l'écrasement de la dimension subjective, désirante, par la nécessité de l'adaptation. Il suffit de se changer à peine de terrain pour constater que la question qui se pose par ailleurs, d'adaptation de l'homme à l'économie ou de l'économique à l'homme, bute sur la notion de « l'homme ». Si la philosophie n'a cessé d'apporter ses éclairages, il n'y en a pas moins à tolérer les quelques lumières que les psychanalyses donnent à la réflexion, ne serait-ce d'abord que sur la question du « genre ».


DK

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