samedi 14 juillet 2007

Cultellation : topologie et corps, image du corps, trous signifiants et manque à être

(déjà publié sur "folisophie"- je ne retrouve pas le lien- à bon entendeur...)
22/06/06


J'ai recueilli ce matin dans le blanc d'oeuf de mes idées une qui me paraît potentiellement pesteuse; ça m'est venu comme une truffe dans l'hommelette, il va falloir que je vérifie un petit quelque chose et je vais poser la question à Jean Pemberton; qui acceptera peut-être que je l'invite à folisopher.

Voilà: suite à l'exposé de Patrick Valas sur le bon usage d'un exercice physique modéré, valable en appartement, pour homme déjà arrivé à destination, disposant d'un appareil à injecter des photons dans l'oeil et ayant accepté la perte des quatre frères du soldat Ryan, que je ne connais que sous sa forme Forest Gump, l'anti exemple en matière de cartilages, -l'anti-homme pressé quoi-, valable aussi pour toute homme-hommelle en matière amoureuse fort recommandable en effet; ensemble suite (bonjour FRDM) à une discussion avec une personne fort estimable qui gagne à être connue, que je ne peux pas nommer malgré son érudition en matière de topologie, -il ne fait pas, lui, la taupe au logis, et n'est pas du faire enchérir sur ce qu'il chérit-, qui me parlait de corporéité au téléphone, cette chose m'est venue ce matin donc.

Cette remarque à propos du bras, mais également de la jambe, de pas mal d'autres éléments du corps: comment ce fait-il que nous disposions d'aussi peu d'adjectifs concernant le corps? Il y en a pour les trous sensoriels, (auditif, visuel, tactile, odorant, buccal), pour les organes, dérivés du discours médical, (auriculaire, oculaire, olfactif, pulmonaire, cardiaque, etc), il y en a un pour l'extrémité des bras, manuel, mais je n'en trouve pas pour les bras eux-mêmes, ni pour les jambes, je n'ai pas vérifié dans la langue savante, mais pour le stock de la langue courante, impossible de qualifier ce qui est relatif aux bras, aux jambes; vous me direz peut-être que phallique suffit; mais je ne suis pas sûr que cette absence n'en dise pas long sur la difficulté à parler du corps, du corps dans son approche de l'autre corps, dans son approche orthopédique pour reprendre ce terme de Lacan du corps de l'autre, il y a là il me semble un trou signifiant qui pourrait donner une explication raisonnable du déferlement de l'obscénité, que ce soit sous la forme soft-hard informatique où non; parce que justement la virtualisation du corps à laquelle l'informatique nous conduit, cette virtualisation qu'elle nous propose, et qu'en quelque sorte que ce soit nous déchiffrons et défrichons ici, avec les limites des rencontres auxquelles nous nous autorisons tout de même et qui d'ailleurs, vous vous en souvenez, nous étaient promise comme aboutissement par les premières pubs pour le web, dans cet univers désaromatisé de béton tiré au cordeau, ce porno du Bauhaus, sous un ciel curieusement repeint en dépollué. Dans ce sens le web se présente comme le gadget dérisoire visant à pallier à l'absence dans le parlé de quelques adjectifs qui nous ramèneraient à un peu plus de corporéité, de sexuel déphallicisé du vêtement qui recouvre le corps brasal et jambaire.

En espérant que cet arrimage à des cultellations ne vous paraîtra pas trop culoté; (ceci n'est pas une pipe). Terrain pentu. Qu’en penses-tu JPG ?

DK

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