dimanche 29 juillet 2007

la suite...

L'identité comme question intrasubjective.

Depuis quelques décennies les sociétés modernes semblent piégées par un mythe de l'identité, qui à la fois les isole les unes des autres , conditionne une certaine fermeture des liens sociaux traditionnels au bénéfice d'un renforcement de la centration des énoncés publics sur les liens civiques. Il s'agit là sans doute du résultat paradoxal de la lutte centenaire contre l'internationalisation de la lutte des classes. Il est curieux que dans tous les cas de figure l'on n'aboutisse jamais à autre chose qu'à un renforcement de la figure centrale du chef. La question n'est pas là de discuter de sa dignité, -terme bien plus approprié que celui de sa « compétence »-, ou de sa compassion à l'égard de ceux qu'il représente, mais plutôt de tirer quelque chose du constat de la solidité étonnante des structures archaïques de l'identité, en quelque sorte externalisées dans les jurisprudences, et d'y fonder un discours qui tempère l'examen hâtif des résultats, -idées, problèmes-, de la psychanalyse, de manière à faciliter l'admission de la psychanalyse avec le psychanalyste dans les lieux où la dimension de l'identité se pose de manière trouble, confuse, autant qu'aigüe.


Ce que le psychanalyste promeut, sous cet angle de l'identité, et c'est là ce qui reste oublié derrière ce qui s'entend de ce qui s'ourdit, n'est pas seulement l'examen de ce qui reste ignoré et généralement hors de portée de la constitution de la personnalité dans et avec son symptôme, mais également la reconstruction de ladite personnalité dans le cadre éthique du respect du désir du plaignant.


Ce respect de l'altérité et de la dimension de vérité parlante du symptôme, c'est exactement ce qui distingue les psychanalyses des techniques de réaménagement de l'habitus d'une personne en fonction des modes idéologiques qui l'imprègne.


Et c'est pour autant que les psychanalystes doivent s'échiner à faire entendre leurs voix dans tous les lieux où il est question d'identité, pour ne pas contribuer à l'écrasement de la dimension subjective, désirante, par la nécessité de l'adaptation. Il suffit de se changer à peine de terrain pour constater que la question qui se pose par ailleurs, d'adaptation de l'homme à l'économie ou de l'économique à l'homme, bute sur la notion de « l'homme ». Si la philosophie n'a cessé d'apporter ses éclairages, il n'y en a pas moins à tolérer les quelques lumières que les psychanalyses donnent à la réflexion, ne serait-ce d'abord que sur la question du « genre ».


DK

jeudi 26 juillet 2007

transports...



Psychoses : avec Lacan, structures et identifications nosologiques.

Il existe somme toute différentes manières de poser les termes de la présentation clinique différentielle, une fois sorti du cabinet du psychanalyste, de ses silences et de son secret. Alors que Freud présentait les résultats de sa méthode au regard de la psychiatrie de son époque, marquée par Kretschmer, Kraepelin et Bleuler, essentiellement descriptive et acharnée à construire l'entité clinique à l'aide du cas, et impuissante devant le déroulement des « processus morbides », Lacan, quelques années après sa thèse, -cette thèse dont il ira à un moment exquis jusqu'à racheter les exemplaires disponibles en librairies pour les retirer des ventes-, a soutenu que le psychanalyste ne doit pas reculer devant les psychoses.


La situation actuelle, qui produit l'effacement progressif de la description clinique de la maladie au profit d'une approche multi-symptômatique destinée à effacer par traitement chimique les différents aspects de la plainte, a conduit les cliniciens à un certain égarement. On peut constater aujourd'hui que les développements de Lacan sur les psychoses ont sans doute contribué à entifier la notion de structures psychiques et renforcer l'opinion clinique selon laquelle les sujets sont irréfragablement inscrits dans une structure névrotique ou psychotique, c'est à peine s'il reste quelque place pour des débats de chapelles sur l'existence ou non de la perversion comme structure. Les lacaniens se doutent bien que même quand le cas correspond bien à la description diagnostique, il n'y a pourtant rien de moins assuré que de faire passer celle-ci pour l'expression d'un réel. Aussi les cliniciens tiennent-ils pour psychoses ce qui s'acharne à conduire leurs interventions thérapeutiques à l'échec, et se rabattent-ils sur ce qu'il paraît que Lacan aurait déposé comme savoir sur les psychoses, et s'évitent ainsi l'examen de ce qui a été présenté et discuté depuis, sur les traits différentiels de l'expression langagière, le diagnostic étant établi le plus généralement sans que soient repérés si les dérèglements de la paroles concernent les réseaux associatifs métaphoriques, métonymiques, ou laissent affleurer des translittérations. Il me paraît essentiel de se pencher autant sur les questions cliniques que sur les réponses. Selon que l'on considère avoir affaire à un style de parlure chez un sujet ou à un sujet structuré dans la névrose ou dans la psychose, on n'obtient évidemment pas les mêmes effets sur la persistance symptômatique. Cela fait de nombreuses années que je discute avec des collègues qui ont eu des rapports textuels prolongés avec Lacan, et j'aboutis à ce constat: ceux qui se penchent sur l'examen de la structure du sujet sont en position de perdition de la clinique, alors que ceux qui sont attentifs au style de son mode d'expression s'attachent à transmettre la psychanalyse: que puis-je donc en conclure?

DK


mardi 24 juillet 2007

sans tête

Chose-psy : psychosomatique en médecine et psychanalyse, et traitement du corps désirant.

Un temps d'arrêt hier, par manque de disponibilité mais aussi parce que lorsque je vais vers la question psychosomatique, ce n'est pas qu'il y manque d'éléments ou de travaux, chacun se rend bien compte qu'ici je n'en peux qu'indiquer quelques-uns qui me viennent immédiatement à l'esprit, mais que s'arrête là le champ dans lequel l'on peut aborder la dimension du corps à partir de l'expérience psychanalytique: la psychanalyse à des questions qui concernent les contours de la médecine, sans mettre à la disposition des médecins les réponses qu'ils aimeraient entendre.


Aussi dois-je ajouter que cette question du corps n'est qu'un aspect des éléments d'idéologies qui encombrent le terrain propre de la psychanalyse, avec les meilleures intensions du monde, du désir thérapeutique aux tentations sécuritaires. J'ai reçu ce matin ceci qui amène à conclure qu'il y a lieu effectivement de ne pas céder sur les distinctions qui permettent aux psychanalyses de s'effectuer.


Je constate pour l'instant que les intérêts pour la psychanalyse dépassent rarement quelques cercles associatifs sans se perdre dans les sables; par contre l'argument de la psychanalyse est mis à toutes les sauces pour préserver la possibilité de ses présentations universitaires. Toujours est-il que c'est actuellement l'Etat qui se trouve avoir été mis en position de force sur ce point et que si la solidarité des psychanalystes envers leurs collègues universitaires est acquise il n'en reste pas moins qu'ils ont à soutenir leurs positions de manière différentielle sur le front des « cures », où leur est réservé ce que l'expression présente d'inassimilable aux savoirs.


Merci à tous, une pensée spéciale à Sao Paolo et à Rabat.


DK

dimanche 22 juillet 2007

éclaircissements

Psychosomatique : parole et suggestibilité hystérique, hypnose, épistémologie freudienne.

S'impose ce matin l'idée qu'il faut que j'en passe par un brin de causette sur la question psychosomatique, par un travers qu'il suffit que quelques-uns connaissent. Pendant une dizaine d'années, à partir de 1990, je m'en suis entretenu avec Alain Casse, à raison d'une matinée par semaine, grâce à qui j'ai pu suivre quelques méandres de la question. C'est bien sûr une question qui restera sans doute à jamais ouverte sur des incertitudes, toujours est-il qu'elle est pour beaucoup de médecins, de ceux qui ne sont pas aussi psychiatres, la porte d'entrée vers les questions de la psychanalyse, autant ne pas négliger de jeter un coup d'oeil vers son passé dans une époque où l'on parle beaucoup de la diminution programmée du nombre de psychiatres dans les temps à venir.


Le point d'entrée du problème qui se pose aux psychanalystes, n'est pas tant ce qui vient à l'esprit immédiatement, -la fameuse suggestibilité des hystériques, déjà constatée et utilisée comme argumentaire de son pouvoir par l'hypnotiseur de gala, qui va jusqu'à provoquer réactions épidermiques, traces de marquage au fer rouge lors des prestations publiques-, qu'un possible envers du phénomène que l'on est en droit de supposer, qui marque la limite du champ de la psychanalyse côté médecine, puisque toute déficience corporelle pourrait ainsi être interprétée comme limite des capacités d'imaginarisation et/ou de symbolisation. L'étude de la question est quoiqu'on en veuille un des points qui permet de lancer la question complexe de l'épistémologie freudienne dans tous ces avatars. Ce point d'entrée se pose douloureusement pour les psychanalystes, c'est celui de la mâchoire de Freud, la conséquence de son cancer étant, à terme, la place prise par Anna Freud dans l'histoire de la psychanalyse: il apparaît, plus de cinquante ans après les premières critiques de Lacan, que la version de la psychanalyse qui s'est imposée outre Atlantique conduit à l'effacement de la psychanalyse dans la médecine épidémiologique, quelque soit la dose de psychothérapie qui y reste en suspend, qui est celle qui me semble-t-il, veulent imposer les tenants des tcc pour éluder la complexité des aboutissants dans les autres champs de la culture, -philosophie, ethnologie, littérature, lituraterre, et autres arts premiers.


Je vous pose cette question: au regard de l'éclairage apporté par les textes figurant sous les liens, ci-dessus, vous paraît-il vraiment que ce soit une simplification réductrice de traiter du corps en terme de topologie? Il me semble pourtant que cette approche est la seule réponse à afficher face à la détraction. Et ce non sans quelque raison.


Bonne journée et salutations à Weehawken.


DK



samedi 21 juillet 2007

sans titre

Pour Benoît et associés

Site in : pour sauver la clinique, la psychopathologie ou une psychanalyse académique?

Tiens, autre chose aujourd'hui: quelqu'un m'incite à revenir maintenant sur quelques points de détails qui semble-t-il sont encore d'actualité; je vous propose donc un grand bond en avant vers ce lien-ci.

Plus de cinq mille personnes veulent sauver la clinique. Ce n'est pas sans le moindre lien au religieux. Se mitonnent là les différentes sauces freudiennes et lacaniennes selon lesquelles il n'y aurait pas de psychanalystes ailleurs, ou du moins qui arrivent à traverser la surdité et l'académisme ambiants. Je remarque juste qu'il n'y a guère de différence entre cette psychologie clinique ou pathologique et le climat qui règne par ailleurs en psychologie. Il va sans doute falloir agir de sorte que les psychanalysants et psychanalystes ne fassent pas les frais d'une guerre académique qui ne les concerne que dans la mesure où ils se trouveraient contraints dans leurs discours comme dans leurs choix. Les intérêts de la psychanalyse ne recouvrent pas ceux des enseignants chercheurs et surtout, ne s'y limitent pas. Il leur va falloir le comprendre et s'accommoder prestement de ce reste à entendre qui constitue la cause de la psychanalyse, ailleurs que dans les différents clans universitaires, si respectables soient-ils.

DK


vendredi 20 juillet 2007

l'appel ou le râteau?

La blague du blogue : évaluation, la psychanalyse est au rebut, le psychanalyste est ailleurs.

Bon, d'entrée, l'idée de raconter pourquoi et comment ce blog me rappelle"pourquoi j'ai mangé mon père", les connaisseurs apprécieront, allez, mieux, ils évalueront. Il existe actuellement une si grande masse de sites, documents et blogs qu'il est déjà difficile de trier; d'où cette idée qui m'est venue de proposer un traitement ciblé de l'information pour ceux que la psychanalyse ne rebute point, et qui auront la patience de cliquer sur les liens url que je fais, qui sont un substitut aux notes académiques, un substitut dont les avantages sur les notes en bas de pages compensent quelques défauts, s'ils veulent suivre un peu ce que je tente de faire apparaître; disons que c'est une coloration, je fais là mon coloratur. J'ai compris il y a longtemps que sur Oedipe on ne lit que trop rapidement, à part quelques-uns qui se sont donnés bien de la peine. J'ai dû en passer stylistiquement par l'imitation de saint Lacan pour parler. Car on n'écrit guère sur le web, l'on parle, et mieux, l'on se parle, de sorte que si j'imite ce à quoi l'on s'est habitué il me reste quelque chance d'échanger des idées avec quelques-uns sur cette nouvelle planète délocalisée de la psychanalyse, qui, n'est-ce pas est partout, tandis que "nous" sommes ailleurs. Citations implicites, et coetera, que j'essaie d'expliciter, d'indiquer par des liens pour les nouveaux venus dans cette topologie asphérique. De sorte qu'apparaisse dans une sorte de lappe-peu-près de quoi il retourne.


Au cours d'un périple récent quelqu'un qui m'est très cher m'a incité à installer Picasa2 sous windows, et en essayant le lien "blog this", par curiosité... voilà toute l'histoire, l'inconscient aura parlé, sans plus que j'ai là-dessus à m'expliciter davantage... Et ce qui m'est venu ensuite, et bien voilà, l'essentiel, on verra. Je n'ai pas, pour l'heure, la latitude d'exercer quelque talent de parleur en séminaire, puisque je rebute, en quelque sorte, plume légère, paraît-il, sans que je sache si cela vaut mieux que la fesse, manque de concision pour le web, comme me l'a dit JPK il y a quelque temps, toujours est-il que j'ai ainsi un moyen de faire découvrir à quelques-uns un certain nombre de détails qui m'intéressent, mais sans avoir évidemment le temps de rentrer davantage dans la discussion critique de ce que j'indique; pour autant, il me semble d'abord nécessaire de faire savoir ce qu'il y a, ce qui grouille sous la masse amorphe de la psychanalyse aujourd'hui, pour ceux qui, par manque de temps, sont voués à s'ignorer mutuellement, ou par leur position de bachelor, sont voué pas à pas à discerner les codes implicites, ce qui se cache sous l'apparence usuelle des mots. Je dois d'ailleurs m'excuser auprès de ceux à qui je ne signale pas que des liens vers leurs pages figurent sur ces pages de "L'essentiel...".


Toujours est-ils que le parti est pris, comme ailleurs, de renvoyer systématiquement à des sources externes, pour des raisons évidentes, et pour ainsi dire, rappeler à quelques-uns le paradoxe d'une certaine tension vers une sorte d'universalité tout en faisant des lecteurs un public captif. Pédagogie première. Juste à rappeler qu'il faut marquer la différence entre ceci et cela.


Merci à tous, bonjour à Dallas et à Bombay, avec mes meilleures pensées, (les autres, les refoulé-je? Pas certain!).


DK

PS: pour l'instant les commentaires ne sont pas modérés, mais je me réserve le droit d'y revenir.

jeudi 19 juillet 2007

s'accouche

Débriefing : d'Oedipe, du colloque "Encore", de la psychanalyse lacanienne, la question des transcriptions des séminaires de Lacan.

Très chic, n'est-ce pas, cet accent sur le « é » de débriefing, à la bonne franglette. Dans le même ordre d'idée, j'ai écrit un jour un texte intitulé « poor lez zanglee », à faire lire par le logiciel son de 'simple text' du mac, hilarant: le monde change vite, hier c'était déjà le passé. J'ai pensé donc donc, qu'il fallait en toute hâte que je me fasse débriefer, pour ne pas laisser perdre la lettre en travers, après trois ans de massacre à la tronçonneuse chez Oedipe. Nota bene, pour Oedipe je ne mets plus de lien url systémathique, « ceux qui savent se souviennent », mais on le trouvera toujours indiqué et accessible sur le côté de ce blig-blog, -blig-blog comme on dit couci-couça, aujourd'hui c'est plutôt couça pour un tas de diverses raisons variées, je n'insiste pas-.


Laurent Le Vaguerèse a accueilli mes frasques avec beaucoup de générosité, nous nous sommes vus rapidement le temps qu'il me présente à quelqu'un qui m'a fait l'honneur et la surprise de vouloir me connaître un peu; des quelques secondes passées côte à côte d'un LLV surbooké par le « fameux » colloque que je réexumais hier je garde l'impression d'un homme généreux, dont on devrait considérer le travail dans l'idée qu'il recèle une grande part de poésie et d'amitié.


Qu'est-il advenu de ce colloque, ce qui me vient c'est cette fameuse expression de Freud, « liegen lassen », (laisser tomber, laisser en plan). Comment se fait-il que chacun se renvoit la responsabilité de la transformation d'une rencontre importante en flan de tous les diables? Qu'est-ce qui s'est produit pour que cette rencontre qui aurait dû rebondir sur Lacan, Lacan et encore Lacan, se fasse déborder et débonder, -borde(r)liner, risquerais-je-, par la psychanalogie? Et que l'on aboutisse aux surplis stratégiques qui fleure l'impasse sur les moyens et long termes? C'est toute une histoire?


Et bien non ce n'est pas historisé, il y a juste là un gisement inexploité, à ciel ouvert, d'hystorisations possibles, et comme vous voyez, pour en produire une lecture, ça ne se bouscule pas au portillon? Comme je débriefe je préviens, je ne dirais plus là par équivoque mais par allusion, pensant que cela n'en est pas moins lisible à coeur ouvert, plus d'hésitation, ceux qui ont cliqué sur le lien LK, cryptique lui aussi, l'ont compris, ou deviné, il y a là la place du champ amical, c'est à dire qu'il n'est pas impossible qu'il reste là la question de savoir ce que telle chose fait là, quelle fonction elle remplit ou celle de savoir à qui elle s'adresse, comme simple rappel qu'à un certain niveau, l'on sait ou pas, et que par rapport à cette saisie ou non des choses, je ne vois pas en quoi il y aurait lieu ici que je fasse des concessions. En d'autres termes, ce n'est pas parce qu'un travail n'est pas fait qu'il reste à faire. Le constat qui est à faire c'est que ce travail qui est à faire, et j'espère bien que le lecteur sait très bien ce que je pointe, personne ne moufte, avec les conséquences qui s'en produisent, et ce qu'on peut en déduire, c'est que l'analyse de la situation produit des divergences sur l'estimation de l'emplacement où le flan va retomber, et, si je ne me trompe, la plus grande partie risque de moisir très vite tandis que la portion consommable assez congrue me semble-t-il va produire une augmentation de la charge de travail assez conséquente pour les gens concernés, un vrai bonheur, à tirer à hue et à dia on s'épuisera très vite, ce qui fait qu'on pourra jauger aux mines contrites du travail productif qui aura été effectivement réalisé. Alors je vous dis que les saints riront en moins petit nombre.


Je vous dirai demain pourquoi j'ai commencé à me lancer sur la piste savonneuse de la blogosphère, l'usage que j'escompte des utilisateurs de ce fla fla, la raison d'être qui me semble être au principe de sa mise en projet, comment exactement il a commencé, et pourquoi il n'y a pas de lien url aujourd'hui exceptionnellement, et donc pas de raison d'aller les voir, heure par heure, apparaître, comme c'était déjà possible jusqu'à présent.


Merci à tous de votre attention, ma révérence affectueuse à Dakar, à Buenos Aires et à Montréal.

DK


mercredi 18 juillet 2007

pas russe

Encore plus : séminaire Encore, Ecole Freudienne de Paris, du nouage entre psychanalystes.

Encore du colloque.


Ce n’est pas la déception que j’y ai trouvée, à ce colloque. Je dirai plutôt, j’essayerai de le faire savoir, qu’elle a été la grande absente à ce rendez-vous pas du tout manqué. Je soutiendrai que c’est la déception qui a manqué à cette rencontre, pour être à la hauteur de nos espoirs.


Il est vrai que j’ai été plutôt verni ; je ne voulais pas venir, pour des raisons que je me représentais comme de distance ; j’ai évidemment subi d’autres colloques avec d’autres espoirs qui ont été régulièrement déçus, dans la mesure où non seulement j’en étais reparti sans y avoir appris quoi que ce soit, mais chagriné par l’ambiance épaisse et confinée de rapports sociaux établis et inamovibles ; j’avais un préjugé acquis, sévère, désespérant.


Par rapport à quoi, heureuse surprise, s’est enfin matérialisé à mes sens qu’il restait quelque chose d’absolument vivant de ce qui a eu lieu avec, par et au travers du, des séminaires de Jacques Lacan, des séminaires en tant qu’ils font partie intégrante et indissociable, je dirai même plus, indissoluble de son travail de psychanalyste. J’ai trouvé, ce qui ne pouvait sembler sans doute à la plupart des personnes présentes que retrouvaille amortie, alanguie, que le nœud qui réunissait ceux qui ont été membres de l’école freudienne de Paris, n’avait pas été défait par la dissolution de celle-ci voulue par Lacan, et que la persistance de ce lien après et avec la dissémination fait la preuve de la robustesse de l’institution de la passe comme institution d’un lien, d’un nouage entre les psychanalystes au-delà des institutions qu’ils se donnent par écrit, pour s’inscrire dans le social, pour s’écoller, pour travailler ensemble. Je le dis, je le constate, j’en assume le paradoxe. Peut-être y verrez-vous une fantasmagorie, un désir d’une école disparue ? Ce dont je me suis aperçu au contraire, c’est que la succession de l’ex-EFP a été prise par un certain nombre d’écoles dont il me paraît vain de faire la liste, qu’il me paraît vain de chercher à dénombrer, parce que la liste ne peut se clore, parce que leur labilité est l’une des meilleures garanties de persistance de psychanalyses.


Dans cette perspective, ce que j’ai entendu me conduit à rapporter qu’aucune des positions énoncées par les différents intervenants ne marque la moindre tentative de mainmise ou de hiérarchisation d’école sur « la » psychanalyse, ou des écoles entres elles. J’ai constaté, c’est une heureuse surprise, une attention et une tolérance aux énoncés d’autrui chez tous. Une attention et une tolérance d’ailleurs sans la moindre nuance niaiseuse, puisqu’il y a eu un peu de houle pour bien marquer les divergences, des bousculades de provocations qui pourraient chagriner si l’on oubliait qu’il s’agit là de propos échangés entre des personnes qui s’entendent assez pour pouvoir se parler sans détours, et destinés à la cantonade (à laquelle s’adressait Lacan ?) pour y rappeler que le psychanalyste n’est pas en sucre.


Si j’ai quelque chose à retracer, c’est que ce colloque a été un témoignage porté par ceux qui ont parlé de la ou des positions où ils ont été menés du fait de leur passage chez Jacques Lacan. Je suis absolument ravi de n’y avoir pas entendu la moindre bigoterie lacanienne. (note du 18/07/07: en vlà une!). Cela marque que le travail de transcription, pour sérieux qu’il soit, ne constitue pas plus d’église que de chapelles.


J’avais idée, il y a quelque temps, que le travail de transcriptions, en tant que travail à faire ou ne pas faire, était un domaine réservé à ceux qui avaient été aux séminaires, tel un legs à dissiper ou à transmettre. Tout du moins, comme il apparaît clairement que le texte du séminaire n’existe pas en tant qu’écrit par Lacan, et que pour des raisons de légalité comme de légitimité il ne peut en venir à exister que co-écrit, il ne me paraît pas moins limpide qu’il convient de distinguer le travail de transcription auquel chacun peut s’essayer, du travail d’établissement d’une rédaction à diffuser, à éditer, qui met en jeu le principe de référence à la loi, mais renvoie aussi par un certain biais je crois, à la question de l’arbitraire du signe. Pas la peine que j’en dise plus là-dessus, j’accepte bien le sarcasme sur la transgression, que je trouve plein de drôlerie distinguée, d’autant qu’il fait la part des choses entre la transcription/lecture/interprétation qui s’effectue un peu partout, (dans tous ses errata), et les diffusions « micrologiques » qui non seulement risqueraient de ne pas trouver preneurs, mais éloignent les écoles des questions macrologiques qui se tendent vers elles, et qu’elles négligent, dédaignent, et confondent avec des questions sociologiques pour des raisons dont René Lew nous a donné un aperçu.


Peut-être vais-je choquer si je dis que la position de Jacques-Alain Miller de ne pas dévoiler d’avance quel séminaire il projette de mettre en chantier pour la suite, ne m’étonne pas plus qu’elle ne me chagrine : j’y vois une position qui relève de l’association libre, dans toutes les dimensions qu’on veuille bien donner ici à ce terme. Si je dis que j’y vois une position éthique, l’on me sifflera le contre-argument que l’éthique consisterait à avoir déjà donné tout tout de suite, dans le bon ordre sur lequel on peut consensualiser, et je répondrai que c’est faire beau jeu du droit, irai-je jusqu’à dire celui qui consiste à prendre place de témoin sur la scène primitive, en espérant que les sifflements s’accordent pour produire une harmonie perdue. Je dis juste qu’il n’y a pas à désespérer de l’établissement des séminaires, un par un, et à espérer qu’ils seront lus comme ils n’ont pas été entendus.

Les jeunes : depuis vingt-cinq ans, je constate régulièrement que je suis l’un des plus jeunes à ce genre d’occasions. Je ne sais pas si les «jeunes» se régulent de trop près sur le principe d’abstinence freudien, s’ils sont trop ou pas assez charriés de et par Lacan. Cela n’a rien d’insultant de dire qu’il y a une vulgate lacanoïde qui se propage, simplificatrice, dogmatique, alexique. La micrologie est effectivement un outil de réparation des ravages de cette vulgate, mais ne suffit peut-être pas à en éteindre la cause, et il semblerait que le mal se propage plus vite que le remède, d’autant que celui-ci a un effet de sélection plus que de réduction du trouble aphasique en question. L’édition populaire des séminaires n’y portera remède que si la micrologie s’emploie à en disséminer la partition plutôt que la lettre : je ne crois pas à une version d’un retour à la lettre, je penche plutôt vers un maniement de la lettre comme lettre volée, à condition que l’on admette qu’il y ait incertitude de principe sur l’identité de qui la détient, pourvu qu’on ne soit pas sans s’en délester au plus vite…



Alors je trouve que ce colloque laisse quelqu’espoir que la psychanalyse perdure avec ses alea de transmission que cache la forêt de transcriptions. Il y a eu des dialogues qui ont repris après quelques points de suspensions. C’est cela qui s’est passé, à ce colloque, non pas une ébauche, ou une reprise, mais un témoignage de ces dialogues auxquels les psychanalyses préparent : il ne tient qu’à ceux qui y sont intéressés de les poursuivre, de sorte qu’à la prochaine occasion, il soit à nouveau plus enviable d’être présent dans la salle qu’à parler du podium pour donner à entendre.


Bien cordialement à toutes et à tous, avec ma gratitude envers les colloqueurs et bien des colloqué(e)s.


D.K.

mardi 17 juillet 2007

poupées

Recommandations : INSERM, évaluations de tcc, effet nosocomial.

9/1/07

"Recommendations for future research

Longitudinal research designs over extended periods of time (2–5 years), with large numbers of participants (500+), are required to investigate the relative importance of patient characteristics, therapeutic alliance and therapist expertise in determining the cost-effectiveness of CBT in the longer term.

A better understanding of the mechanisms by which poor treatment responders become increasingly disabled by multiple physical and mental disorders will require close collaboration between researchers in the clinical, biological and social sciences."

Cet extrait des conclusions de l'étude en question a effectivement de quoi faire sursauter: il n'y a à moyen terme et à long termes que des différences négligeables par rapport à des soins sans tcc, d'après cette étude; et sa conclusion nous indique que ce qui est à étudier, c'est l'importance relative des caractéristiques du patient, de l'alliance thérapeutique et des capacités du praticien pour déterminer la rentabilité des tcc à long terme...

C'est à dire qu'il s'agit des caractéristiques du transfert, du contre-transfert et de la capacité du praticien à s'en dépatouiller: voilà donc où mène l'évaluation des tcc sur le moyen et sur le long terme, les effets à court terme étant effets de suggestion...


Puis les auteurs concluent qu'une meilleure compréhension des mécanismes par lesquels ceux qui répondent peu au traitement deviennent de plus en plus infirmes par de multiples désordres physiques et mentaux, nécessitera une collaboration étroite entre les chercheurs des sciences clinique, biologique et sociale... C'est un euphémisme pour poser la question de l'éventuel effet nosocomial des traitements examinés dans cette étude?

DK


ps: un rien étrange, avec le recul...?

lundi 16 juillet 2007

brain-storming

Hou hou méfions nous? Psychologues et varité, vérité et identification policière.

J'ai proposé ce qui suit hier au forum d'Oedipe, sans commentaires;



On verra vite si quelqu'un s'y intéresse; bien sûr c'est très bien, irréprochable n'est-ce pas... A moins de considérer que la position que les institutions réservent aux psychologues ne les amènent à être comparés très rapidement aux commissaires politiques de l'ex-URSS... Postes présents un peu partout, dans tous les secteurs de l'économie, de la société, mais à titre de cautère souvent, pour des exercices diminués, ciblés sur un fragment de la personne, (personne, sujet, patient, client?), sur des personnes attrapées au biais d'une identification transitoire, victime ciblée; il me paraît qu'il y a dans ce contexte à peu près tous les ingrédients de l'abus massif de la société envers chacun de ses membres. J'ai quelques réserves donc, de la nature de celle qu'émettait avant-hier Alain Badiou dans le même journal. Autant dire que l'instrument critique dans le journalisme et à peu près dévasté. J'ai eu quelques échos par François-Régis de la réunion "Sauvons la clinique", à part ça, rien, également là l'impression d'un sauve-qui-peut général, de vacances, d'énormes vacances, de carences en matière de clarté des positions, de Clarence, dirais-je, pour les amateurs de vieilles séries télévisées. N'y a-t-il pas là quelque chose de complètement louche. Vous satisferiez-vous longtemps d'une psychanalyse qui se referme sur ses propres vérités-varités?...

Alors, pour conclure, j'attends beaucoup de l'autocritique des psychologues, depuis trente ans; mais lorsqu'elle s'exprime, elle émane des cercles de psychanalyse, et n'arrive guère à se faire entendre au-delà: c'est un ratage, mais à mettre au compte de qui exactement?

dimanche 15 juillet 2007

chevilles....

Musique : harmonie et tempéraments, musiques tonales et atonales, jeu et performance.

23/11/05


« Parfois, au lieu d'une mise en scène, ajoutant une certaine hystérisation, il se produit plutôt quelque chose de l'ordre d'une "mise en moins", comme lorsque l'on dit de Thelonious Monk qu'il jouait faux à la perfection. Contre tout solfège, tout langage musical harmonieux, contre tout apprentissage et conditionnement technique normé, il savait donc, à l'occasion, jouer suffisamment faux pour produire cet effet de subjectivation inimitable (et non reproductible), loin de chercher à être agréable à l'oreille. Monk, ou le lapsus musical permanent.. »


(Repiqué du dernier message de Paul)


Je crois que cela ne rend pas justice à Thélonious Monk, de dire qu’il savait jouer suffisamment faux « contre tout solfège, tout langage musical harmonieux et conditionnement technique normé… » Même si on peut avoir l’impression en l’écoutant d’un rattrapage de lapsus musical permanent, et ce n’est d’ailleurs pas la plus mauvaise entrée en matière pour l’écouter, il n’en reste pas moins que ce qu’il joue peut tout à fait être écrit, aussi bien au point de vue rythmique, où il est parfaitement rigoureux qu’au point de vue harmonique, où il ne fait qu’étendre ce qui est au principe de la division harmonique en majeures et mineures, c’est à dire la diminution de la tierce à partir de la tonale, ce que nous sommes conditionnés à entendre comme « gaies », (les gammes majeures), ou « tristes », (les gammes mineures), aux quintes, aux sixtes, aux septièmes, aux neuvièmes. Pour ce qui est des quartes, c’est un peu différent puisqu’on se trouve alors dans le cas de figure de l’accord inversé mineur ou majeur. Je ne suis pas du tout assez calé pour l’affirmer, mais il me semble que Monk respecte rigoureusement les principes de l’écriture tonale, tout en étant à la lisière de l’atonal. Il faudrait demander à un jazzman ce qu’il en pense, je pense à François Chapuis notamment qui travaille (si ma mémoire ne me trompe pas) avec la revue « Piano », et qui est l’un des pianistes que j’ai eu la chance d’entendre, parmi ceux qui jouent le mieux le musique de Monk ; disons que c’est aussi affaire de tempérament. En tous cas les partitions de Monk, ( qui se trouvent dans le « real book »), si elles ne notent évidemment pas tout ce que joue Monk, permettent de voir sur quels accords, donc sur quels écarts, jouent ces espèces de « bavures », ces fausses hésitations si caractéristiques de sa patte. Il est certain que l’auditeur est confronté à des modifications émotives beaucoup plus fines et nuancées que celles qui sont dicibles, Et c’est d’ailleurs bien là l’intérêt de la musique, c’est qu’elle commence où ce que peut dire la langue s’arrête simplement par limite de l’instrument phonatoire auquel la langue est adaptée. C’est en cela que la musique est sublimation, qu’elle soit écrite ou pas.


La dimension de l’expression musicale est encore une autre affaire que celle de l’écriture, puisque bien sûr, il faut ajouter que Monk utilisant le piano, il ne sort pas des libertés et des contraintes du tempérament égal. Je n’ai jamais entendu quelqu’un jouer Monk sur un instrument accordé au tempérament inégal, mais je gage que le résultat serait franchement désagréable, et sans que cela soit une affaire de conditionnement, mais simplement pour des raisons de physique du son. J’espère que Keith Jarret au moins a essayé de jouer Monk sur son clavecin au tempérament inégal, ce serait dans ses cordes, mais je ne crois pas qu’il se risquerait à l’enregistrer. Pour ce qui est de l’expression musicale, pour rester dans une certaine simplicité, sans aller jusqu’aux prestations musicales jouées dans les gammes de Zarlin ou de Pythagore, dont les difficultés physiques sont bien connues, sans se déplacer jusqu’aux musiques iraniennes ou indiennes dont les phrases jouent sur des écarts qui ne peuvent guère être utilisés sur des instrument occidentaux, puisqu’elles jouent parfois sur des nuances d’un seul savart, nuances qui nous sont parfaitement audibles et impliquent des accompagnements harmoniques beaucoup plus nuancés que ceux de nos vingt-six gammes, on peut faire l’expérience d’écouter l’album de piano « solo » enregistré par Charles Mingus : ce n’est pas l’instrument qu’il utilise en formation, et bien qu’il ne soit pas l’un des plus grands pianistes en tant que virtuose, on reconnaît parfaitement son langage, ses idiosyncrasies musicales, et comme pianiste, il est tout autant inimitable que Monk. Je trouve cet aspect d’expression personnelle du musicien très importante, parce que ce qui nous est donné à entendre est absolument singulier, irremplaçable, et quel que soit le jugement esthétique qu’on plaque après-coup sur l’expression, il ne faut jamais oublier son caractère absolument singulier. C’est cela qui me paraît être en rapport avec la psychanalyse.


Par rapport à ce caractère résolument singulier de l’expression musicale, qui se trouve en deça de tout apprentissage, le jeu de Thélonious Monk peut-être perçu dans sa dimension d’appel, de clin d’œil à l’apprenti musicien, aussi bien qu’à l’amateur averti, qui y entendra des évocations, harmoniques ou dans le phrasé, d’autres thèmes, d’autres compositeurs, qui se situent aussi bien dans le panel des classiques que des modernes. C’est-à-dire, Monk joue aussi bien sur la physique pure de la combinatoire harmonique où sur celle du frappé rythmique (qui est une palette de nuances inouïes jusqu’à lui, au point d’en être ininscriptibles), que sur ou dans la mémoire musicale de ses auditeurs. Je n’ai pas la moindre idée de ce que peuvent y entendre des virtuoses de son niveau ; je crois que la réponse se trouve dans les enregistrements des formations où il a joué, aussi bien que dans les enregistrements des interprètes qui l’ont joué, je pense d’abord à Bill Evans, mais ce est en rien limitatif.


En quoi la question de l’agréable n’est pas la seule qu’on puisse poser ni forcément la plus pertinente. Si l’on se réfère à Cecil Taylor par exemple, qui se situe peut-être par rapport à Monk de l’autre côté de la barrière entre le tonal et l’atonal, tout en restant assez proche du tonal, l’on voit bien qu’il lui faut en passer par une écriture musicale différente de l’écriture solfiée, et il nous est donné à entendre que, au-delà du registre de la modification humorale produite, l’enjeu d’une production musicale peut-être aussi de produire un effet qui vient en réponse à la dimension de l’attente, de l’attente pure, de l’attente en tant que telle, qui nous renvoie peut-être, -c’est ainsi que je le perçois mais ce ne sont que mes oreilles-, à ce qui est le plus primitivement à l’écoute en nous, une attente pas très éloignée de l’attente anxieuse, du n’importe quoi de catastrophique qui peut surgir, à ce que l’écoute a de plus animal. Je trouve, mais c’est un jugement de valeur, la mise en jeu de cette dimension aussi importante que l’écriture peut-être plus savante de Pierre Henry. Certains de ses compagnons du GRM, (je pense particulièrement à Michel Chion et je présente mes excuses à ceux, nombreux, que je ne connais pas) réussissent à combiner cette dimension archaïque de l’écoute avec l’évocation ou les paysages musicaux de l’écriture solfiée, ce qui aboutit à des compositions qui me semblent moins coupées ou mises à part de l’histoire musicale.


Il semble que Freud n’était pas très bon auditeur de musique, pas très intéressé. L’histoire de la psychanalyse, ou de la musique, je ne sais, nous a laissé un texte de Max Graf, « l’atelier intérieur du musicien », texte de 1910 qui a été assez récemment traduit et publié par Buchet / Chastel et ÉPEL, (Paris, 1999) ; qui me semble une bonne entrée en matière versant psychanalyse des questions liées à la musique ; la manière dont Max Graf s’est trouvé à un moment écarté de la psychanalyse, du fait que ce qu’il a dit, à l’époque, ne semble pas avoir intéressé le Cercle de Vienne, est en elle-même digne d’intérêt, parce qu’elle soulève un problème, qui est celui de savoir jusqu’où un psychanalyste est capable d’entendre. Je crois d’ailleurs que cette dimension n’est pas sans rapport avec ce qui est soulevé par ailleurs à propos de l’autisme.


Quant à la question de savoir si cet archaïque peut-être dit collectif, je crois que Lacan y a répondu en 1928 dans son article encyclopédique « les complexes familiaux », et définitivement. En ce sens, parler aujourd’hui d’inconscient collectif n’est plus comme du temps de Jung, une errance épistémique, ça me paraît plutôt juste une erreur de vocabulaire, que je lis comme un lapsus, cela dit pour Étienne ; il en fera ce qu’il voudra.


DK

samedi 14 juillet 2007

du bon... du bon-Dieu

Cultellation : topologie et corps, image du corps, trous signifiants et manque à être

(déjà publié sur "folisophie"- je ne retrouve pas le lien- à bon entendeur...)
22/06/06


J'ai recueilli ce matin dans le blanc d'oeuf de mes idées une qui me paraît potentiellement pesteuse; ça m'est venu comme une truffe dans l'hommelette, il va falloir que je vérifie un petit quelque chose et je vais poser la question à Jean Pemberton; qui acceptera peut-être que je l'invite à folisopher.

Voilà: suite à l'exposé de Patrick Valas sur le bon usage d'un exercice physique modéré, valable en appartement, pour homme déjà arrivé à destination, disposant d'un appareil à injecter des photons dans l'oeil et ayant accepté la perte des quatre frères du soldat Ryan, que je ne connais que sous sa forme Forest Gump, l'anti exemple en matière de cartilages, -l'anti-homme pressé quoi-, valable aussi pour toute homme-hommelle en matière amoureuse fort recommandable en effet; ensemble suite (bonjour FRDM) à une discussion avec une personne fort estimable qui gagne à être connue, que je ne peux pas nommer malgré son érudition en matière de topologie, -il ne fait pas, lui, la taupe au logis, et n'est pas du faire enchérir sur ce qu'il chérit-, qui me parlait de corporéité au téléphone, cette chose m'est venue ce matin donc.

Cette remarque à propos du bras, mais également de la jambe, de pas mal d'autres éléments du corps: comment ce fait-il que nous disposions d'aussi peu d'adjectifs concernant le corps? Il y en a pour les trous sensoriels, (auditif, visuel, tactile, odorant, buccal), pour les organes, dérivés du discours médical, (auriculaire, oculaire, olfactif, pulmonaire, cardiaque, etc), il y en a un pour l'extrémité des bras, manuel, mais je n'en trouve pas pour les bras eux-mêmes, ni pour les jambes, je n'ai pas vérifié dans la langue savante, mais pour le stock de la langue courante, impossible de qualifier ce qui est relatif aux bras, aux jambes; vous me direz peut-être que phallique suffit; mais je ne suis pas sûr que cette absence n'en dise pas long sur la difficulté à parler du corps, du corps dans son approche de l'autre corps, dans son approche orthopédique pour reprendre ce terme de Lacan du corps de l'autre, il y a là il me semble un trou signifiant qui pourrait donner une explication raisonnable du déferlement de l'obscénité, que ce soit sous la forme soft-hard informatique où non; parce que justement la virtualisation du corps à laquelle l'informatique nous conduit, cette virtualisation qu'elle nous propose, et qu'en quelque sorte que ce soit nous déchiffrons et défrichons ici, avec les limites des rencontres auxquelles nous nous autorisons tout de même et qui d'ailleurs, vous vous en souvenez, nous étaient promise comme aboutissement par les premières pubs pour le web, dans cet univers désaromatisé de béton tiré au cordeau, ce porno du Bauhaus, sous un ciel curieusement repeint en dépollué. Dans ce sens le web se présente comme le gadget dérisoire visant à pallier à l'absence dans le parlé de quelques adjectifs qui nous ramèneraient à un peu plus de corporéité, de sexuel déphallicisé du vêtement qui recouvre le corps brasal et jambaire.

En espérant que cet arrimage à des cultellations ne vous paraîtra pas trop culoté; (ceci n'est pas une pipe). Terrain pentu. Qu’en penses-tu JPG ?

DK

vendredi 13 juillet 2007

anniversaire


bon anniversaire Moénie!!!

Modernité... Les Temps Modernes, Chaplin, taylorisme et créativité au travail, exode rural, pauvreté, enrichissement.

11/11/05

Le psychanalyste pris dans les filets de la modernité.

Modernité.

(auto-interview)

-Qu’est-ce que la modernité ?

-Les temps modernes commencent avec Charlie Chaplin. Après Charlie Chaplin il y a Charlie-Hebdo, puis Charlie Brown. Il faut attendre le troisième Charlie pour voir enfin apparaître que le psychanalyste peut être absent.

Mon meilleur ami m’a fait remarquer récemment que les rouages sur lesquels danse Chaplin avec sa burette sont résolument propres, pas la moindre trace d’huile, et d’ailleurs, pas le moindre signe d’effort de Chaplin dans son travail. C’est l’époque où le travail est sans peine, la machine fait l’effort, l’homme l’entretient. L’homme exprime par sa danse sa joie d’être un pauvre émigrant sur une terre d’accueil. Ce que la caméra capte c’est sa danse, son expression, l’esthétique de son mouvement libre de toute ergonomie. Non seulement le pauvre émigrant est heureux d’avoir des moyens d’existence, mais la modernité du travail libère sa force d’expression, déploie ses capacités d’adaptation.

Mais ces aspects un peu merveilleux ne laissent pas de côté l’épique social. L’émigrant n’est pas très bien accepté par ses collègues à peine mieux implantés. La différence physique de taille exprime qu’il n’a pas encore beaucoup profité de la terre d’accueil. Il est nourricier plus que nourri. Celui qui s’oppose à lui, avec ses expressions de fâcherie outrée, ses rappels à l’ordre de la tristesse et de la dureté, n’est certainement pas mieux implanté. Peut-être que la joie d’exister, d’être là ne fait pas partie de son registre. Peut-être exprime-t-il la haine et la douleur liées à la perte de l’origine. Ou plutôt : sans doute croit-il nécessaire de se positionner en propriétaire et de l’origine, et du sens du travail. Le blues n’est pas encore là ; pour qu’il s’installe, il faut et il suffit que le lien physique avec l’origine soit rompu, et que le travail manque ne serait-ce que dans la mesure où il ne génère aucun espoir de supporter son sort ou de le changer.

-Le migrant, nourricier plutôt que nourri ?

-Chaplin ne le montre pas que par la différence de gabarit ; il le montre également par le régime végétarien qui dépasse de son sandwich, sa mastication pensive, le trajet visuel, exprimé par le roulement des yeux, de son bol alimentaire. Se nourrir est montré comme une affaire sérieuse et comique, à la fois pensée et objet de pensée. Le fait du végétarisme montre sa plus grande proximité de la terre, peut-être aussi un plus grand respect, un éloignement marqué du cannibalisme. Il est peut-être, comme signe d’une option philosophique, l’indice du parti pris de modernité du migrant. On oublie beaucoup que la modernité est un choix qui repose sur la triple contrainte du départ contre le statisme, de la ville contre la campagne, de la rupture contre le maintien des liens. La modernité n’est pas une farce, c’est une tragédie, jusque dans son scénario. Mais le migrant la nourrit, comme il nourrit chez les autres le phantasme d’une origine dicible.

-Les journaux appelaient récemment à brûler les psychanalystes… ?

-Eh bien oui, voilà par exemple une faiblesse de scénario de la modernité : à force de ne pas vouloir savoir que les psychanalystes passent pour être ce qu’on en fait, qu’ils sont saisis comme objets de fantasmes tant individuellement que dans leur collectivité, qu’ils n’existent que dans les temps de séances incombustibles, à se forcer à oublier que les effets de parole plutôt que d’atteindre le but visé échouent où ils peuvent, certains journaux ont réuni des matériaux que les provocations ont fait exploser. Ils participent maintenant à l’extinction des feux. C’est le rêve éveillé de la belle âme. Et c’est le migrant qui est visé, du fait de sa double inscription dans le travail, comme acteur, et comme protagoniste. Mais chacun sait que c’est le citoyen qui en fait les frais.

-Et maintenant Charlie-Hebdo !

Charlie-Hebdo est générationnel, on se le refile d’une génération à l’autre. C’est une attitude mentale, l’âge de la découverte du paradoxe : on ne peut pas croire tout ce qui est écrit, mais ce journal repose sur le principe que l’opinion a besoin de matière pour se construire, à la différence de l’opinion toute faite qu’on vous sert souvent ailleurs, sans le moindre souci d’examiner les faits. En cas de doute sur l’opinion il faut examiner les faits. Ce n’est pas du tout la même chose que d’examiner « l’opinion » par des micros-trottoir et de prétendre saisir la vraie vie par des caméras cachées. En ce sens ce journal saisit la modernité où elle se trouve, là où d’autres l’énoncent ex-cathedra, la dénoncent sans la comprendre. Or la modernité est une constante, toujours contemporaine et fuyante. La modernité ce n’est pas la rapidité, c’est le principe du déplacement. Ce n’est pas l’urbanisme, c’est l’urbanité. Ce n’est pas la continuité, c’est la rupture épistémologique haussée au principe de la révolution permanente. Ce qui est important ce n’est pas où elle mène, puisqu’elle ramène au point de départ. Ce qui est important c’est que ce point de départ est un point d’arrivée où nous trouvons la rupture épistémologique. Cela en dit long sur l’espoir d’en finir avec la psychanalyse : tant que nous serons dans la modernité ce sera une impossibilité logique. Et pour sortir de la modernité il faudra en finir avec l’être et le temps.

-Comme Charlie Brown ?

-Charlie Brown n’en finira jamais avec l’être, c’est une épure sur laquelle la pulsion de mort n’a pas de prise, son inconscient est son dehors ; mais dans son dehors il y a un ou une psychanalyste récurrent, parfois absent à son guichet, parfois présente pour le renvoyer à son désir d’avoir un témoin pour scander le fait de sa présence ; c’est cette scansion qui lui donne le temps, et qui lui donnant le temps lui restitue l’être. C’est une épure au sens où sa modernité, -toute en déplacement, en urbanité, et en poésie-, est allégée de la pulsion de mort.

-Alors, le psychanalyste, dans la modernité, n’aurait affaire qu’à la pulsion de mort ?

-Sans doute, mais pour rappeler qu’en aucun cas son acte ne consiste à l’y réduire, pas plus qu’il n’aurait à soutenir d’un silence qui prétend l’incarner.

-Voilà un propos d’auto-interview bien équivoque!

-Équivoque à soutenir en tous cas. L’auto-interview après tout, c’est un moyen comme un autre d’éviter que l’autodictée ne vire à l’autodictature… cette forme moderne d’arrêt public des idées.

(Réalisé le 11 novembre 2005, en mémoire)

DK

(j'ajoute aujourd'hui: et Eros là-dedans? Pour faire bonne mesure?)


jeudi 12 juillet 2007

...du noyé

Rêve du noyé : rêve et interprétation, association libre, sens sexuel, noyade et sauvetage.

17/03/04


Je me promène près d’une rivière. Une amie pêche au lancer, avec une canne, tandis que ma femme essaie d’attraper des poissons avec un simple fil et un ameçon, après le passage d’un bateau de touristes, nous sommes sur un pont, il y a d’autres détails obscurs fort gênant de désir et d’infidélité, comme si quelqu’un se cachait derrière la figure de cette femme au lancer précis, mais infécond.


Je vois soudain des mains sous l’eau, qui remontent, le cadavre d’un homme, habillé d’un imperméable, les quelques personnes présentes constatent avec nous qu’il bouge encore ; je cours le long du pont qui curieusement est parallèle à la rivière, le courant est fort, ces détails me faisant penser que c’est sans doute à Paris que cela se joue, parce qu’il n’y a pas cela dans mon village, ni dans ma ville d’origine. Je cours en appelant les gens assis au long du quai, qui n’ont pas trop envie de se mouiller, quant à moi ce serait plutôt, il semble, que j’ai aussi peur de sauter, (ma foi). Puis je saute après avoir couru, et sans me mouiller je ramène à terre une effigie en bois ciré de la personne qui flottait, dans laquelle j’ai d’ailleurs cru reconnaître un ami, tandis que plus loin en amont, plusieurs personnes repêchent le noyé de sa tentation, et lui font évidemment la morale, il ne savait pas qu’ils l’aimaient, et eux ne savaient pas que sa vie se jouait.


Je me réveille alors à l’idée que la psychanalyse ne saurait être à la fois sauvée in effigie ou in absentia, comme le noyé l’est dans le rêve, mais par d’autres que moi. (Il faut excuser l’ambigüité de cette dernière phrase, qui me laisse également un sens assez mystérieux).


Je laisse ce rêve aux pharaons qui sauront bien l’interpréter sans mes associations libres , si la psychanalyse n’est pas une histoire sans qu’il y ait rien de sexuel. La personne à qui ressemble le noyé de ce rêve est un psychologue qui a été en analyse, qui y est peut-être encore mais a toujours prétendu qu’il ne servait à rien pour un psychologue de se dire analyste, pour cause de concurrence médicale, et que se dire analyste sans être psychologue ni médecin était une gageure quand il s’agit de remplir la marmite et de ne pas perdre son temps en attendant que le téléphone sonne. Position qui laisse fort peu de place à la laïcité.


C’est sa figure qui s’est jetée à l’eau pour se noyer, et que je laisse à d’autres, par manque de discernement, le soin de repêcher pour n’en tirer de l’eau que l’effigie ; mais ces autres ne sont-ils pas justement ceux qui sont responsables de sa noyade ? La cause / de la noyade. Je laisse ce rêve aussi à quelqu’un que j’ai vu avant la réunion du « manifeste pour la psychanalyse » au CMME dimanche, qui n’a rien d’un pharaon, ce serait plutôt à son honneur, pour ce qu’elle me disait de laisser ceux qui se trompent (à notre avis partagé) se noyer (ou s’enfoncer) plutôt que leur porter la contradiction. Il y a un détail plus refoulé qui me revient, c’est qu’à un moment le noyé, que j’interpelle, se retourne et je lui fais signe de tousser, ce qui lui permet de respirer à nouveau, c’est à dire que je ne le sauve qu’à moitié en le réveillant, et à lui de savoir nager engoncé dans son imperméable trempé.


C’est que j’ai fait ce rêve après avoir entendu les différents intervenants en gardant bouche close, pour simplement remercier Jack Ralite d’être venu, lui qui nous a rappelé que nous avons des rêves : alors pourquoi ne pas les utiliser pour faire de la politique.


Entre politique de la psychanalyse, et psychanalyse de la politique, il y a plus d’un renversement. Les politiques de la psychanalyse se sont jetés à l’eau, mouillés, certes, mais n’ont-ils pas noyé les baigneurs qu’ils sont d’une geste suicidaire, avec le caractère de demande d’amour que l’on peut supposer à ce geste, en attendant qu’ils nous le confirment, en se jetant tout habillés de leurs habilitations imperméables qui ne servent plus à rien une fois immergés dans ce fort courant politique qui ne va que dans un sens et dans lequel ils n’ont aucun réflexe natatoire salvateur. Et peut être pas envie de se baigner.


Ceux qui sont assis au bord de l’eau, sur le quai, regardent peut-être avec une certaine indifférence passer le corps de leur ennemi. Les femmes qui m’accompagnent dans ce rêve savent que le passage des bateaux fait remonter les poissons, même si ce n’est pas ce genre de poisson qu’elles pêchent, celui qui remonte à la surface en tendant les mains vers la lumière. Je reconnais au passage l’intelligence des mains qui cherchent à attraper l’air qui manque au respir d’un corps qui se trompe de milieu. Aquatique le psychanalyste ? Je ne sais. Je ne repêche qu’une effigie, tandis que le vrai corps est remonté, palpé et sermonné un peu plus loin, par d’autres. Image qui préfigure sans doute le travail des commissions d’habilitation… et des bureaux de recommandation des habitus de la nouvelle pensance ; (rien que ce mot!). Et ce désir contrarié de l’intérieur, de sauver la psychanalyse de la noyade, qui ne sauve qu’une apparence… Si tout le monde se jette à l’eau pour mettre au sec le représentant de la représentation, quel barbotage, -l’on va s’éclabousser mutuellement.


Freud n’a pas reculé à livrer les énoncés de ses rêves avec quelques unes de ses associations ; il s’agissait de donner des exemples crédibles de l’application de sa méthode à des productions de la vie psychique. Il se trouve que la situation de la psychanalyse aujourd’hui vient infiltrer des pensées de ce rêve, peut-être cela signifie-t-il qu’elle est plus préoccupante que ma faible implication jusqu’à présent ne pouvait me le laisser croire. Le rêve m’indique à quoi conduit ce que je fais : sauver l’effigie du psychanalyste, en tentant de tirer de l’eau ce qui s’y noie, et n’est pas perdu pour autant. Certes les enseignements de Freud et de Lacan sont dans la ligne de mire des amendements, mais après tout ce ne sont que des restes de présence, moins important que les vivants qui les portent, et dont il faut sauvegarder l’activité qui est l’expression de leur subjectivité, elle amendable de ses failles. Freud écrivait, en conclusion d’un texte sur l’efficacité thérapeutique de la psychanalyse si mon souvenir est bon, « la vie ne vaut peut-être pas grand’chose, mais c’est tout ce que nous avons ». Je me permets le pastiche, quoiqu’il amoindrisse sa sidérante lucidité : les psychanalystes ne valent peut-être pas grand’chose, mais ce sont les seuls que nous avons.


D. Kuntz


...resté sans réponse, sans com', sans dec'?
Et avec mes remerciements à Laurent Le Vaguerèse pour la première publication, (cliquez sur le titre! ou ici!)

mercredi 11 juillet 2007

engrenages


Info : de JAM, Forum des Psys, Mutualité.

" Chers collègues,

La série des « Forums des psys » a vocation à reprendre, en fonction de l’actualité.
Les innovations dues au nouveau gouvernement justifient d’ores et déjà de prévoir un Forum pour les 29 et 30 mars 2008 à la Mutualité.
Le programme en sera fixé fin janvier. Mais il ne serait pas inutile que vous teniez compte dès maintenant de ces dates, et que vous les fassiez connaître autour de vous.

En vous remerciant, je vous adresse mes cordiales salutations.

Jacques-Alain Miller


Paris, le 6 juillet 2007"

mardi 10 juillet 2007


Début : critique de la psychiatrie classique, notion de personnalité.

Un beau jour pour commencer un blog... Lettre suit, l'être suit...

J'ai commencé l'année avec ça, allez savoir...

"01/01/07


dépersonnalisation



La dépersonnalisation, c'est un de ces termes consacrés de la psychiatrie qui est utilisé pour rendre compte de manière synthétique les points de vues multiples de plusieurs personnes de l'entourage de celle sur qui l'on plaque ce mot comme un verdict; il ne s'agit pas moins que de faire état du désaccord entre différentes personnes sur ce que l'une d'elle est censée être, du point de vue de son identité, dont on lui conteste le droit de définir et/ou de construire celle-ci dans un registre différent de celui que l'entourage immédiat est capable de supporter. La personne dite ainsi "dépersonnalisée" fait donc à elle seule les frais subjectifs de la division d'autrui qui siège en elle, certainement contre son gré, en tous cas contre son assentiment; et c'est ainsi que la dépersonnalisation qui lui est attribuée passe de l'impersonnel de son entourage à la caractéristique de sa personnalité. C'est évidemment une situation sociale pour le moins dangereuse. Pour éviter que le symptôme ainsi construit fasse définitivement son siège en la personne, et que ce malentendu ne perdure, la psychanalyse est en effet un recours tout à fait approprié.


Cela étant dit, il n'y a guère à autre chose à attendre qu'une contestation virulente de ce point de vue un peu excentré pour le regard classique d'une psychiatrie centrée sur une conception personnaliste et moïque de la personnalité; dont vous retiendrez peut-être qu'elle ne songerait tout de même pas, de bonne foi, à vous déconseiller l'entretien avec un psychanalyste pour le cas de figure sur lequel vous vous interrogez. D.K."



Et depuis, les questions actuelles, qu'est-ce qu'un clinicien... etc...

Porte d'entrée par ici, voyons cela...