vendredi 7 mars 2008

Note à Béné sur le projet de décret pour l’exécution de l’article 52 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute.

ADJONCTION DU 11 MARS 2008 :

http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-03-05-chomage

juste pour remettre les pendules en l'état.

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Un nouveau projet circule, serpente, s'insinue dans nos coeurs, et que nous veut-on ? Pour ceux qui n'ont pas suivi cette affaire les derniers jours, je glisse l'adresse suivante, [http://www.lta.frdm.fr/20080100-Projet-de-decret-pour-l-execution-de-l-article-52-relatif-a-l-usage-du-124], excellente comme d'habitude.


Mon propos conduira ailleurs : je remarque en effet que de manière concomitante, (comme qui ?), reviennent sur le devant de la scène des propos de gens à présent haut perchés, qui n'ont guère été rassurés par la tranquillité bonasse de toutes ces professions qui s'occupent de soigner les fous par la conviction qu'ils forment une part non négligeable et oh combien méconnue de l'humanité.


Et ça recommence, ces propos incongrus sur les sectes, toute cette pensée de bazar, ces cogitations ineptes, ces creuses agitations verbeuses. L'INPES s'est ridiculisé auprès de tous les professionnels compétents en dépensant deux cent millions d'euros, si j'ai bien lu, pour une campagne d'idéologie pure, (faites très attention à l'idéologie pure, on sait où ça mène); le niveau de compétence pour la matière en question, à savoir la psychopathologie, mis en jeu dans cette campagne, aurait conduit n'importe quel étudiant à l'échec; quant à la qualité de la communication, elle repose essentiellement sur la réaction des milieux concernés qui se sont attachés à redresser la barre.


Par comparaison, on peut observer que pour une somme inférieure de vingt pour cent, la Grande Bretagne a décidé de former des psychothérapeutes, ayant décidé de prendre en compte les très faibles résultats des antidépresseurs dans la plupart des cas, comparables aux placebos. C'est donc une campagne follement chère.


Il est difficile de comprendre ce qui arrête les idées de ceux qui se penchent sur la matière psy pour la réglementer; ne faudrait-il pas commencer par laisser là l'utilitarisme de convenance, pour être pris au sérieux par ceux qui ont la moindre compétence dans ce domaine ? Après quoi un certain degré de retour à la réalité pourrait peut-être se manifester : à quoi bon se mettre à dos les cinquante mille personnes sur lesquelles reposent la tranquillité sinon la largeur d'esprit de soixante millions d'autres ? Je ne parierais pas sur les propos d'Accoyer et de son entourage contre l'avis de toutes les professions psy unanimes sur la question de la dimension sectaire : à savoir que le sectarisme, ça existe effectivement, et s'il fallait qu'il y ait une secte derrière chaque manifestation d'étroitesse d'esprit ou derrière chaque méprise, je ne vois pas très bien comment on pourrait aboutir à construire un jour une République. Mais pour ma part, je n'en ai pas encore abandonné le motif.


D.K.

liens:

http://la-liste-noire.nouvelle-religion.fr/3.html

"Se référer à une loi fasciste italienne n’est pas très heureux pour une commission d’enquête parlementaire d’un pays démocratique. Mais ce n’est pas le seul point commun avec le fascisme. Le seul gouvernement a avoir osé publier, avant la France, une liste de “sectes” à combattre fut celui du troisième Reich ! Dès 1933 son ministre de l’intérieur établissait la liste des sectes interdites au nom de “la protection du peuple et de l’Etat”. On retrouve d’ailleurs dans cette liste de 1933 plusieurs mouvements figurant dans celle de la commission d’enquête de 1995 (voir planches 4 et 5)."

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