Le traitement de masse de la depression bat la campagne, et fait l'economie de l'ethique; communication de la depression, 4
« Le Monde », 16/10/07
[http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-967538,0.html]
« Deux années de discussions auront été nécessaires pour aboutir au lancement, mardi 9 octobre, par le ministère de la santé et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), d'une première campagne nationale "La dépression : en savoir plus pour en sortir". Ce dispositif d'information (guide, site Internet, spots radio et télé) intervient alors même que les décrets d'application réglementant l'usage du titre de psychothérapeute n'ont toujours pas abouti. Et qu'il n'est pas question, "dans un contexte de déficit de la Sécurité sociale", a justifié Roselyne Bachelot, ministre de la santé, de prendre en charge l'accès à un psychologue. »
(souligné par DK)
On peut retenir également de ce passage, la phrase qui précède celle soulignée: « Ce dispositif d'information (guide, site Internet, spots radio et télé) intervient alors même que les décrets d'application réglementant l'usage du titre de psychothérapeute n'ont toujours pas abouti ».
Donc:
durant deux ans, le ministère de la Santé et l'INPES, dans un contexte qui ne justifie certainement pas que les psychanalystes restent ignorés, discutent de mesures à prendre relatives à quelque chose qu'ils nomment « dépression »;
le « déficit de la sécurité sociale » chasse hors de portée la prise en charge non pas la consultation d'un psychologue, mais « l'accès à » un psychologue.
L'on comprend mieux que la campagne concoctée par l'INPES exprime contre tout examen raisonné des faits la conviction que « la dépression » soit « une maladie ». Et ne promeuve pas, par conséquent, « l'accès à » un psychologue.
On pouvait lire, dans le Figaro du 6/11/07, ceci:
« L’Inspection générale des affaires sociales estime que les informations délivrées aux médecins sur les médicaments au cours des visites médicales sont trop souvent biaisées.
Le ministère de la Santé, après quelques tergiversations, a fini par rendre public le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’information des médecins généralistes sur le médicament. C’est surtout la visite médicale qui est le «cœur de cible» de ce rapport.
Quelques chiffres donnent la mesure du poids stratégique de ce secteur : l’industrie dépense chaque année 25 000 euros par médecin généraliste, soit l’équivalent de 39 % du revenu libéral moyen net d’un généraliste (64 000 euros) «pour apporter des informations » aux médecins. Un petit calcul des quatre inspecteurs de l’Igas montre que sur la base d’une consultation à 22 euros et de quatre consultations par heure, les sommes consacrées à la visite médicale sont l’équivalent pour le médecin de 285 heures d’activité ! Or, ce «mode d’information médicale fait obstacle au développement de démarches plus exigeantes de recherche d’information par les médecins».
Il apparaît par le biais de cet article qu'il est plus simple d'utiliser l'aliénation quoi qu'il en soit de son coût, pour figer l'ordre social, que d'alléger son poids. S'aliéner les psychanalystes? Le Ministère vous a de ses exigences!
DK
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