dimanche 18 novembre 2007

Jacques Lacan et Jacques-Alain Miller, D'un discours qui ne serait pas du semblant.

Une magnifique illustration en première de couverture, un portrait de l'empereur de Chine Kangxi, représenté, par des artistes anonymes de la cour, en scribe ou dessinateur assis à sa table précieuse, comment ne pas y voir à la fois une représentation ou Jacques-Alain Miller nous donne ironiquement à voir comment, dans ce travail de transcripteur-co-auteur, il se donne image à lui même, comment ne pas être sensible au clin d'oeil qu'il fait à tous les autres transcripteurs qui ont travaillé à décrypter une expression subtile et équivoque, si l'on veut bien se pencher davantage sur le document qui repose sur cette table, et s'apercevoir qu'il s'agit sans aucun doute d'une carte géographique, qui nous induit à revoir l'empereur préparer, pinceau à la main, un plan de campagne? Ne faudrait-il pas y voir un rappel au sérieux de la chose analytique, dans son insertion à la réalité sociale, celle des autres, et non pas seulement celle de l'entre-soi du lien social des sociétés analytiques, et ce au moment même où il semble que les psychanalystes n'aient plus guère à compter que sur eux-mêmes, pour ce qui concerne la représentation de leur présence ailleurs que dans l'imaginaire phobique qui se construit à leur endroit?


C'est alors qu'on lira ce titre, « D'un discours qui ne serait pas du semblant », comme une provocation à ne pas laisser les inscriptions de la psychanalyse être effacées par les fracas des propagandes sanitaires qui visent à renforcer l'emprise d'un système de soin inscrit dans une idéologie ultra-consumériste, ne laissant d'être au sujet que ce qu'il a d'utilitaire sur le marché du travail. Comment sortir de cette bécane bruyante et chaotique qui veut nous convaincre que l'universel suppose la destruction du particulier?


Et puis, cette quatrième de couverture(1), absolument magnifique, aguichante, mettant en quelques mots l'imaginaire à sa place, du côté de l'éthologique, définissant les semblants comme des signifiants imaginaires, et l'enjeu comme étant d'y trouver matière à science, en les distinguant bien du réel de la jouissance, qu'ils voilent et présentifient à la fois, d'emblée incite à une relecture de ce séminaire XVIII, qui, dois-je l'avouer, est l'un de mes préférés, pour sa concision dans le dit, sa tension vers le trait épuré, la simplicité dans le dire. Et à vrai dire j'envie les lecteurs pour lesquels cette version authentique de ce séminaire, puisque c'est bien ainsi qu'elle se situe au regard de l'histoire, sera la première qu'ils tiendront, pour le raffinement qu'elle leur présente, d'une psychanalyse freudienne enfin débarrassée de ses mythologies.


Eloge, ne taris point! A force d'y lire, on finira par y entendre! Encore un manuel anti dépression (2)!


DK


notes et liens url:

sous-titre: http://720plan.ovh.net/~causefre/peel/achat/produit_details.php?id=229

(1):
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.causefreudienne.net/site/wp-content/themes/vero-2007/images/titre_publications.gif&imgrefurl=http://www.causefreudienne.net/publications/actualites/&h=350&w=130&sz=2&hl=fr&start=1&sig2=TUXG_ufvf1BAAvfC1D-4aA&um=1&tbnid=-uii2jSBrbHAAM:&tbnh=120&tbnw=45&ei=6NM_R4edF4yewwGa99TUCA&prev=/images%3Fq%3DJacques%2BLacan%2Bet%2BJacques-Alain%2BMiller,%2BD%2527un%2Bdiscours%2Bqui%2Bne%2Bserait%2Bpas%2Bdu%2Bsemblant.%26svnum%3D10%26um%3D1%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26sa%3DN

(2): http://www.hydra.umn.edu/lacan/vid/ et aussi

http://www.evene.fr/livres/livre/jacques-lacan-television-3871.php

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