vendredi 11 janvier 2008

Durch le p'tit Dick - complément antérograde de ce qui précède

... Complément antérograde, qu'est-ce à dire ?


Que le texte qui suit, ci-dessous, a précédé, sur Oedipe, (cliquez sur le titre pour y aboutir), le texte qui suit, au dessous, sur ce blog, (Zwischen le p'tit Hans), de sorte qu'avec le déroulement anté- chnronologique du blog, l'ordre spatial est rétabli dans le temps... En somme, il le précède, et il le suit, ce qui est une sorte d'évidence si lon veut garder à l'esprit que le cas de Freud, Hans, précède et conditionne celui de Mélanie Klein, Dick. Le comble eût été évidemment que Mélanie nomme son cas joyful, ou merry, ou mieux encore, gay Dick... Pas trop déroutant, Félix ?


7/01/06


" un rien trop('tit), à un (trop'tit) rien"...


un rien trop: zu kein; à un rien: zu kein; cette traduction vaudrait donc pour:

"zu k(l)ein, zu k(l)ein", "zu" pouvant désigner également une destination. Elle est traduction de ce que Freud a écrit, mais pas forcément de l'interprétation à laquelle il pensait nous conduire... Ce qui amène question et nécessité de commentaire. Je propose donc la f(r)iction suivante:


Conversion amusante:


comme chacun sait à Vienne le "g" se prononce assez près du "k".


De sorte que dans l'expression que Freud écrit "zu k(l)ein, zu k(l)ein", qu'il retranscrit à partir d'une matière sonore émanant de la bouche d'un petit garçon, aurait pu également être entendue comme "Zug(l)ein, Zug(l)ein", qu'on pourrait traduire par, "train p'tit, train p'tit", comme ritournelle; mais Freud nous renvoyant à k(l)ein dans sa transcription, on ne peut qu'être saisi par le fait du sort fait, bien ultérieurement, au p'tit train du little Dick de Mélanie Klein, surtout si l'on sait que celle-ci était en analyse chez Freud et fort amie avec sa fille Anna, et que l'on garde à l'esprit que "dick" en allemand et en anglais, ont un sens populaire qui n'a rien avoir avec le diminutif de Richard. Le Zuglein que Freud n'a pas entendu chez 'devinez qui' n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde, mais gare, gare à l'interprétation du p'tit train en gare, d'autant que le "train" anglais n'a pas l'extension sémantique du "train" français nettement plus libidinalement chargé. On risquerait alors d'être conduit à penser qu'il y aurait eu transmission d'une surdité, puis répétition, dans la mesure où il n'est tout de même pas anodin que Mélanie ait justement choisi ce pseudonyme de "Dick" pour son jeune patient, dont elle ne pouvait ignorer le sens en langue vulgaire. La surdité transmise aurait bel et bien porté sur le signifiant /zukklahín/, avec les effets de ratages de l'interprétation qui s'en sont ensuivis, de la théorie des équivalences phalliques à celle de l'interprétation directe du phantasme qui se construit hâtivement sur sa base...


Il n'est donc guère facile de traduire sans être en état de parti pris théorique; j'opterais plutôt pour celui d'un Freud vérace et faillible que pour celui d'un Freud omniscient, maître de son écriture mais scientifique raté. C'est pourtant cette version de Freud qu'on nous tend par-ci par là, celle d'un Freud crédule, plutôt que celle d'un Freud en contrôle dans son écriture. La question qu'il faut poser au lecteur comme au traducteur est donc bien celle de la position prise par rapport à Freud, celle de l'esthète, de l'élève ânonnant ou celle du contrôleur. À chacun de voir celle qui est requise pour une lecture psychanalytique, et qui ne vaut pas que pour Freud… fort heureusement, nous sommes également fondé à lire Lacan comme il a lu Freud, sans cesser d’être freudien, puisqu’il l’était tout à fait rigoureusement.



Didier Kuntz



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